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curiosité pressante



Fantaisies et guirlandes
Histoire de mon oeil

Choisir, décider, accepter
de ne pas voir
du tout
d'être borgne
ou bigleux
de loucher
ou de laisser l’œil gauche s'abandonner
à quelque strabisme illusoire
regarder à côté ou bien ailleurs
là ou ça ne se voit pas trop
où l'éloquence s'amoindrit
où les couleurs aveuglent moins
plisser les yeux.



Où parti d'un chagrin d'amour, on arrive à une étrange félicité

 

Réveillée tôt, avant Noé.

Je sens des plumes chatouilleuses dans mon ventre

(l'utérus? bien que je ne sois pas certaine de savoir ou est precisement mon uterus, ou commence mes trompes, ou pend mon colon etcetcetc).

Et ça me soulève le coeur, non pas envie de vomir, ça soulève mon coeur dans la poitrine, son rythme à des piques d'accélération très courts durant lesquelles j'ai la sensation que mon coeur, entrainant avec lui tout mes organes verso, s'étire vers l'avant (le mien) avant de retomber mollement dans son "socle".

C'est l'angoisse, l'angoisse que j'aime enfin la moindre angoisse si on peut dire, celle qui est socialement culturellement la plus facile à assumer. Elle ressemble d'assez près à l'anxiété qu 'on peut avoir quand une attend la confirmation d'une heureuse et decesive nouvelle..

Je suis fébrile. Fébrilement vivante, et la sensation "angoisse " est localisée si prés du coeur de mon sexe et s'exprime en plein par le coeur de mon corps, l'image me parait tirée par les cheveux écrite mais c'est ce que j'ai trouvé de plus proche. Des limites de l'analogie. Je suis là. Je suis au monde. Légèreté.

La cafetière italienne, les gestes du matin. Radio FIP, la salle de bain, la balance, l'odeur du café se répand. Je m'installe dans la cuisine. J'allume l'ordinateur, consulte les nouvelles du monde, et le monde va mal comme de juste. Outlook récupère mes mails éparpillés un peu partout et une petite icône s'affiche en bas à gauche pour me prévenir que j'ai de nouveaux messages. J'agrandis la fenêtre de la messagerie. Et mon coeur saute une mesure: il y a dans ma première messagerie tous les mails de Tristan. Mélangés à d'autres.

J'oublie toujours de supprimer ou d'archiver mes correspondances.

Des larmes montent, j'hésite à ouvrir ces petits mots d'un autre temps. D'un temps ou je ne les attendais pas et ou je les recevais. Toujours surprise qu'il pense à moi. Toujours ému par les petits noms stupides qu'il me donné

"bébé","cutypie","choupette","mon kiki"

Personne ne m'a jamais donné des surnoms aussi ridicules. J'aimais ça.

Supprimer ses lettres? Plus tard, je n'ai pas encore le courage. Mais je le ferais. J'efface toujours les traces de mes amours. Pas l'âme d'une nostalgique.

Finalement les larmes ne se décident pas à couler.

J'étais préparé dès le départ à cette rupture et plus encore depuis qu'il n'avait pas donné de ses nouvelles. Olga était outrée quand je lui ai raconté le fin mot de l'histoire

"il aurait pu téléphoner"

Oui, il aurait pu. Mais j'ai toujours mis tant de distance entre nous et je ne l'ai pas appelé non plus quand il n'a pas répondu à mon dernier message. Résignée. Ni quand j'ai su que.... 

je n'arrive pas à l'accuser, je n'arrive pas à lui en vouloir. Je sais trop bien...

Je voudrais,

je voudrais apprendre à me battre pour un homme, apprendre la lenteur des commencements, les constructions laborieuses d'une relation, découvrir la douceur du partage, sans cette prison de verre que j'ai érigé autour de mon corps, autour de mon coeur...

Noé se réveille. Tristan ne le connaissait pas. Tristan ne savait presque rien de moi.

"tu sais Clara, je ne perdrais rien à en savoir d'avantage sur toi...pourquoi es tu toujours si silencieuse sur ta vie? tu es amusante, tu as toujours des histoires à raconter, j'aime t'écouter, mais parfois je voudrais que tu te racontes un peu plus de toi...."

"pourquoi faire?

Il avait ri

"tu es irrécupérable mon ange

Il semble....

 

Peut être qu'un jour il aura envie de me retrouver. En attendant je me sens étrangement émue, triste et heureuse à la fois. Comme si tout était à nouveau possible....

 

 



Ecrit par clara-m, le Vendredi 4 Juillet 2003, 14:32 dans la rubrique "amour gloire et cata".