Un jour j’ai eu affreusement mal aux dents (1). Alors comme une évidence, l’usage de drogue douce s’est imposé à mon esprit (2). Et c’est ainsi que, par l’intermédiaire de mon petit frère, j’ai fait la connaissance de Gilda, ma dealeuse.
(1) Ceci est un détail certes mais ce simple état de fait a été lourd de conséquence comme on pourra le constater par la suite
(2) Je suis une poly toxicomane qui s’assume plus ou moins bien selon les jours les circonstances et mes interlocuteurs
Une femme d’honneur
Gilda est une jeune femme fort sympathique d’une trentaine d’année, très classe bien qu’elle soit défoncée chaque fois que je lui rends visite. Nos rapports sont fort cordiaux et pour un néophyte nous donnons l’illusion d’être de vieilles copines de lycée (1). Elle est courtier en bourse et dealer est un hobby qu’elle pratique pendant ses heures de loisirs. Gentille, serviable et mignonne, elle est aux antipodes de l’image que les parents sérieux et Sarkozy se font du dealer du coin de la rue.
Nos échanges sont en général très simples. Je sonne chez elle. Elle m’ouvre. On se fait la bise. Son chat, Caligula vient me renifler le nez pendant que j’ôte mes chaussures. Tout en répondant au téléphone, en me demandant des nouvelles et en cherchant son rouge à lèvres, elle sort l’herbe du fin fond d’un placard de sa salle de bain et me demande « Chimique ou naturel ? » Ce à quoi je réponds invariablement : « Les deux »
L’argent virevolte sur la table du salon où nous revenons nous asseoir. Pendant qu’elle prépare ma potion magique, nous discutons de la plus et du beau temps. Et parfois buvons un thé en testant les effets merveilleux de la drogue sur nos minuscules cerveaux.
Puis nous nous séparons, heureuse de cette relation d’affaire, ma foi fort cordiale.
Voilà. Na.
(1) quoique je sois nettement plus jeune il faut le préciser
à 16:49