j'aime j'aime pas

C'est vrai qu'Amandine et Julien sont ce qu'on appelle communément des bobos (mais déjà le fait de connaître le terme et de l'utiliser n'est ce pas une preuve de snobisme?). C'est vrai aussi que ce sont de parfaits exemples des bourgeois gauchos mais propres sur eux qui hantent la rive gauche. Pour eux tout est facile parce que papa et maman sont derrières. Ils ont un beau trois pièces en face du théâtre de l'odéon, de jolis meubles et du bon goût. ils aiment les soirées jeu de société, les week end atelier artistique, les vacances à belle île quand ils ne partent pas trois mois au bout du monde.

Mais est ce une raison pour les mépriser?

Amandine a toujours été ainsi, mais Amandine a toujours été un coeur aussi. Une petite blonde qui vous écoute quand vous lui parlez, fidèle en amitié, drôle comme on ne s'y attend pas.

C'est vrai. Ils ne prennent pas de drogues, leur seul écart est un verre de vin entre amis. Ils sont sages comme des images. Ils votent pour les verts et parfois même participent à des congrés. Depuis leur petite bulle de privilégiés ils ont envie de croire à l'humanité.

Je les aime bien. Et même si j'ai toujours été pour eux la petite rebelle, la fille incompréhensible au mauvais caractère, changeante, instable, ils m'ont toujours acceptée comme je suis sans porter de jugement.

J'ai beau être une déclassée, j'ai beau mépriser les systèmes, me révolter contre tout ce qui ressemble à une règle, à une facilité, à une compromission, je ne juge pas les gens selon leur classe social. Amandine est née certes avec une cuillère en argent dans la bouche et un père qui continue a être pro castro alors qu'il est chef d'entreprise, elle n'en est pas moins quelqu'un de bien. Douce et généreuse.